MARSEILLAN - Une cérémonie singulière en présence des descendants du Général Pierre Auguste ROQUES

MARSEILLAN - Une cérémonie singulière en présence des descendants du Général Pierre Auguste ROQUES

MARSEILLAN - Une cérémonie singulière en présence des descendants du Général Pierre Auguste ROQUES

Par LE PETIT MARSEILLANAIS , le 12 Novembre 2023

La cérémonie du 11 novembre fut empreinte d’une émotion particulière. Les descendants du plus célèbre des défunts Marseillanais, le général Pierre Auguste ROQUES, vainqueur de la grande guerre étaient présents pour honorer la mémoire de leur arrière-grand-père.
Grand-Croix de la Légion d’honneur et ministre de la guerre en 1916, le général ROQUES fut également le créateur de l’aviation militaire française.
C’est au sortir de la cérémonie protocolaire traditionnelle débutée au pied du monument aux morts au cimetière municipal, qu’un second rendez-vous avait été donné à la population devant la statue du Général Roques sur les allées éponymes.

L’arrière-petite-fille du Général Roques, Colombes Roques adjudante à l’office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique de Marseille était présente aux commémorations du 11 novembre aux côtés de son grand-oncle M. Costa Kyriaco, et de Pierre-Côme Roques son arrière-petit-fils. Un hommage salué par le maire et son conseil municipal, par la population Marseillanaise venue en grand nombre ainsi que par les élus du conseil municipal des jeunes dont s’était la dernière manifestation, avant le renouvellement prochain de leur mandat.
En raison du plan Vigipirate en vigueur, le défilé en cortége n'a pu avoir lieu. Yves Michel a tenu à rappeller lors de son allocution,  son attachement aux forces de l'ordre qui assurent la sécurité du quotidien. Un maire qui a trouvé également le ton juste pour regretter les différents conflits qui ont éclaté dans le monde au cours des deux dernières années: La guerre Russie/Ukraine et le confit entre le Hamas et Israël. Tout en condamnant les actes horribles perpétrés par le Hamas il a regretté les pertes civiles dans tous les camps, qui payent un trop lourd tribu dans ces guerres.    

L’adjurante Colombes Roques est trés attachée à Marseillan : « Mon arrière grand pére était un enfant de la commune et notre famille est trés honorée de participer à cette cérémonie qui nous permet de passer le flambeau aux générations futures. » Inhumé à Marseillan, la dépouille du général fut transférée aux Invalides en 1924.


Vous pouvez consulter sur notre Page FACEBOOK les 80 photos consacrées à cette commémoration en cliquant sur ce lien


 

Pierre Auguste ROQUES -  Un Marseillanais ministre de la Guerre

Pierre-Auguste Roques, né à Marseillan le 28 décembre 1856, fut l’un des premiers organisateurs de l’aviation militaire française. Fils d’une modeste famille héraultaise mais doté d’une vive intelligence, il entre à l’école polytechnique où il deviendra artilleur.
Mais, plus ingénieur que militaire, il choisit à sa sortie l’arme du Génie.
On lui doit la conception, lors de ses campagnes coloniales, de nombreuses structures (voies ferrées, ponts, routes) au Tonkin, en Algérie et surtout à Madagascar. Il s’occupera, à partir de 1906, en tant que directeur du Génie, de la gestion de l’aéronautique naissante. Il sera le créateur et le véritable organisateur de l’aviation militaire française.
Il décidera également que les établissements d’aéronautique porteraient le nom d’escadrilles et que les aéroplanes seraient désormais appelés avions, d’après le nom choisi par Clément Ader pour son propre appareil.
Le général Roques a pris sa retraite en 1919.
Il mourra à Saint-Cloud le 26 février 1920. Inhumée tout d’abord à Marseillan, sa dépouille est ensuite transférée à l’Hôtel des Invalides à Paris, où elle se trouve aujourd’hui.


Le journal municipal le Cridaire avait consacré une page d'histoire à cet illustre Marseillanais 


Le Général Roques - Un Marseillanais ministre de la Guerre
Qui est donc ce général Roques que Marseillan honore dans l’un de ses lieux emblématiques, les Allées Général Roques, la Promenade comme disent les vieux Marseillanais ? Le buste, qui a été placé en haut du large escalier d’entrée, le montre avec un visage sérieux, voire sévère ; les photographies d’époque le font plutôt découvrir réservé et réfléchi. En vérité, ce général, plus qu’homme de guerre, était ingénieur et organisateur.

Fils d’un patron d’une barque de commerce sur l’étang, Pierre-Auguste Roques est né à Marseillan en 1856, au n° 25 de la rue de la Liberté. Il a fait preuve, très tôt d’une intelligence des plus vives et d’un goût affirmé pour les mathématiques, les sciences et les techniqques et, grâce à une bourse obtenue pour lui par la municipalité, il a pu effectuer de brillantes études : à 19 ans il entre à Polytechnique. Il sera donc officier du Génie, et à ce titre, il va oeuvrer à l’équipement en communications des terres que la France conquiert alors outre-mer pour en faire son Empire. Ainsi, une bonne part de sa carrière, de 25 à 50 ans, se passe à construire routes, ports, chemins de fer en Algérie, au Tonkin, au Dahomey (Bénin), à Madagascar où il est directeur du Génie et des Travaux Publics et construit le chemin de fer du grand port de Tamatave (Tsamasina) à la capitale Tananarive (Antananarivo)

Il est donc de ces coloniaux qui ont ouvert ces pays au développement au milieu des difficultés sans nombre que posaient le climat, le relief, et aussi parfois l’hostilité des populations devant l’intrusion des étrangers conquérants. L’ingénieur bâtissait aussi des postes militaires et à l’occasion, redevenait soldat comme dans l’Oranais et au Dahomey où il fut sérieusement blessé. Ses qualités d’organisateur et ses compétences techniques lui valurent à plusieurs reprises, entre ses séjours outremer, d’être affecté à l’Etat-Major, puis au Ministère de la Guerre. En 1910, il y est nommé Directeur Général de l’Aéronautique, poste qui vient d’être créé. L’aviation n’en est qu’à ses balbutiements ; en 1909 Blériot a traversé la Manche. Mais elle jouera déjà un rôle non négligeable dans la Grande Guerre ; le général Roques est donc le fondateur de ce qui deviendra l’Armée de l’Air.

Sa carrière s’était poursuivie régulièrement sur l’échelle des promotions d’officier : Capitaine à 27 ans, Colonel à 45, le voilà Général à 50. Marseillan suit son ascension avec admiration et ne craint pas d’exprimer sa fierté. À chacune de ses promotions dans l’Ordre de la Légion d’Honneur, le Conseil Municipal adresse à l’enfant du pays voeux et félicitations. De même, lorsqu’il échappe sur l’aérodrome d’Issy-les-Moulineaux, à un accident où périt le Ministre de la Guerre tandis que le Président du Conseil est grièvement blessé.

La guerre ramène le Général Roques au combat. Dès août 1914, il est en première ligne face à l’offensive allemande qui sera arrêtée sur la Marne. Son esprit de technicien le fait s’intéresser à des problèmes pratiques comme la destruction par l’artillerie des réseaux de fils de fer barbelés, innovation bien utile pour les fantassins lancés dans les offensives meurtrières de la guerre de tranchées. Des témoignages font état de son souci des combattants, de son humanité, de son refus d’accepter les fusillés pour l’exemple, démentant ainsi la sévérité de son image officielle. Il n’avait pas perdu le patois occitan de son enfance et s’adressait volontiers aux soldats méridionaux dans leur langue maternelle : un peu d’air du pays et de soleil du Midi dans le cauchemar de la guerre.

Il est promu Général d’Armée, le grade suprême, et, en 1916 est appelé au gouvernement comme Ministre de la Guerre. Les Marseillanais, plus fiers que jamais de leur compatriote offrent, par souscription, une épée d’honneur à celui qu’ils appellent l’Organisateur de la Victoire. Mais il ne restera que huit mois au ministère, victime des luttes politiques et de l’instabilité ministérielle qui sévissaient même en ces temps de guerre. Il retrouve alors un commandement sur le front avant d’être nommé en 1917 Inspecteur Général des Travaux et Organisations des Armées, poste essentiel dans cette guerre où l’aspect technique et de masse remplace de plus en plus la vieille tactique, poste où il devait se sentir plus à l’aise, où il pouvait donner la pleine mesure de ses talents.

L’armistice du 11 novembre 1918 le trouve épuisé par les efforts qu’il a fournis. Il est maintenu en activité au-delà de la limite d’âge avec toutes ses fonctions auxquelles on en rajoute d’autres. En janvier 1919, il représente la France dans une conférence interalliée à Luxembourg. Mais, le mois suivant, fatigué et malade, il est placé à sa demande dans le cadre de réserve. Il mourra un an plus tard, le 26 février 1920, à son domicile de Saint Cloud. Il avait 64 ans. Il avait tenu à être inhumé dans sa ville natale. Celle-ci, qui avait déjà donné son nom à la Promenade devenue Allées Général Roques, lui fit, après Paris, des obsèques grandioses auxquelles participa toute la population, Conseil Municipal et enfants des écoles en tête. Les Marseillanais devaient, plus tard, être déçus et attristés par le transfert en 1931 de son corps aux Invalides, choqués aussi par la semi-clandestinité de l’opération qui l’apparentait à un rapt. La gloire de la Crypte des Généraux valait-elle mieux pour cet homme de talent mais réservé et modeste, qu’un repos au pays natal ?

Texte d’Albert Arnaud

 

 

 

MARSEILLAN - Une cérémonie singulière en présence des descendants du Général Pierre Auguste ROQUES

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